Comment savoir si le bâtiment sur lequel mon entreprise intervient contient du plomb ?
Il faut réaliser un repérage plomb avant travaux (RAT Pb) par un diagnostiqueur certifié. Ce diagnostic est obligatoire pour les bâtiments construits avant 1994 qui font l’objet de travaux ou d’une démolition. Le repérage utilise un appareil à fluorescence X ou des analyses physico-chimiques pour détecter le plomb dans les peintures, canalisations et matériaux.
Quels sont les premiers signes d’une intoxication au plomb ?
Les symptômes précoces sont souvent peu spécifiques : fatigue, pâleur, anémie, troubles digestifs comme anorexie et constipation, douleurs abdominales, irritabilité et troubles de l’humeur. À des niveaux d’exposition plus élevés apparaissent des troubles neurologiques (céphalées, troubles de la motricité), des néphropathies et les fameuses coliques de plomb.
La formation plomb est-elle vraiment obligatoire ?
Oui, dès que des travailleurs sont susceptibles d’être exposés au plomb, ils doivent suivre une formation. Le Code du travail classe le plomb parmi les agents CMR et impose à l’employeur de former tout salarié exposé. Cette obligation concerne autant les opérateurs de chantier que les encadrants qui organisent ou supervisent les travaux.
Que faire des vêtements de travail contaminés ?
Il faut absolument sensibiliser vos collaborateurs à ce sujet et garder cette règle en tête : ils ne doivent jamais les ramener au domicile. En tant qu’employeur, vous devez assurer l’entretien des tenues de travail destinées à protéger les travailleurs du plomb. Des sociétés spécialisées proposent l’entretien des vêtements contaminés. Le salarié doit utiliser les vestiaires et douches mis à disposition sur le chantier pour éviter toute contamination de son entourage.
Mes salariés travaillent sur un chantier contenant du plomb : quelles mesures pour protéger leur famille ?
Veillez à ce qu’ils respectent scrupuleusement les règles d’hygiène : douche obligatoire avant de quitter le chantier, changement de vêtements dans les vestiaires prévus, lavage fréquent des mains, ne jamais ramener leurs vêtements de travail à la maison. S’ils ont des enfants en bas âge ou une femme enceinte à domicile, soyez particulièrement vigilant car ils sont les plus vulnérables.
En résumé : transformer le risque en vigilance partagée
Les risques liés au plomb ne sont pas une fatalité. Les moyens de prévention existent, la réglementation s’affine, et les acteurs du terrain deviennent de plus en plus conscients des enjeux. Mais cette protection suppose un engagement collectif : celui des maîtres d’ouvrage qui font réaliser les diagnostics, celui des employeurs qui forment et équipent leurs salariés, celui des travailleurs qui respectent les consignes et portent leurs protections, et celui des médecins du travail qui surveillent et alertent.
Face au plomb, la vraie réussite ne se mesure pas en mètres carrés rénovés ou en tonnes de métal transformé. Elle se compte en vies préservées, en enfants protégés, en carrières menées sans séquelles. C’est cet objectif qui justifie l’effort de chacun, aujourd’hui et demain.


