Le métier d’égoutier est souvent méconnu et stéréotypé, pourtant, il joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement des villes et des campagnes. Ces travailleurs dévoués veillent à maintenir les réseaux d’assainissement et d’eau potable, contribuant ainsi à la propreté et à la salubrité de nos environnements urbains et ruraux.
Découvrez en quoi consiste le métier d’égoutier, les formations nécessaires pour exercer cette profession et les risques auxquels ils font face quotidiennement.
Qu’est-ce que le métier d’égoutier ?
L’égoutier est dédié à la maintenance, la vérification et la réparation du cycle de l’eau.
Il intervient aussi bien chez les particuliers, sur le domaine public que chez les industriels. L’égoutier travaille, par exemple, pour les collectivités dans les stations d’épuration (pompage, nettoyage des ouvrages, transport de matière…), les usines d’eau potable et le nettoyage des châteaux d’eau ou bâches.
Les principales tâches d’un égoutier incluent la détection et la réparation de fuites, le nettoyage des canalisations (curage à haute pression, détartrage, nettoyage des avaloirs, des cuves, pompages de produits dits dangereux et leurs transports…), le débouchage des égouts obstrués, la pose de nouvelles conduites et la réalisation d’inspections pour détecter d’éventuels problèmes (passage de caméras notamment). Il travaille souvent en équipe dans des environnements souterrains sombres et humides.
On l’appelle aussi “agent de réseau d’assainissement” ou “agent de curage”.
Les techniques pour exercer ce métier sont en perpétuelle évolution. Par exemple, aujourd’hui, ce sont des drones qui inspectent les ouvrages permettant ainsi à l’humain d’être moins exposé aux risques pendant l’inspection.
Cette profession qualifiée joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des infrastructures d’assainissement et du cycle de l’eau, qui permettent de transporter les eaux usées, les eaux pluviales et les déchets loin des zones habitées vers les stations d’épuration et usine de traitement des déchets. Le travail des égoutiers contribue à prévenir les inondations, les pollutions et à maintenir un environnement sain pour la population ainsi que le retour des eaux traitées en milieu naturel.
Formation requise pour devenir égoutier
Il existe différents diplômes tels que le CAP ou BTSA gestion et maîtrise de l’eau qui permettent de se former à ces fonctions.
Pour être égoutier dans les collectivités territoriales, il faut souvent passer par la voie d’un concours. Avoir le diplôme cité précédemment ou encore un BEP Électromécanique, CAP Plombier ou encore CAP Agent d’assainissement et collecte des déchets liquides spéciaux aide généralement les candidats à réussir ce concours.
Par ailleurs, la plupart des employeurs proposent à ces travailleurs de suivre des formations professionnelles spécifiques pour s’assurer qu’ils possèdent les compétences nécessaires pour effectuer leur travail en toute sécurité et efficacement (Formation CATEC®, A.R.I, signalisation temporaire de chantier…).
Les formations comprennent des cours sur la sécurité en milieu confiné, la manipulation des équipements spécialisés tels que les hydrocureurs, les caméras d’inspection, les techniques de nettoyage et de réparation des canalisations, le port des équipements de protection collectifs et individuels, les moyens de prévention à mettre en place, le rôle des ouvrages, l’analyse des risques, les habilitations…
Les risques liés au métier d’égoutier
Le métier d’égoutier comporte des risques considérables, tant sur le plan physique que sanitaire. Travailler dans un environnement confiné présente des défis multiples et dangereux. Voici quelques-uns des risques auxquels les égoutiers sont confrontés quotidiennement :
1. Environnement souterrain : Les égoutiers travaillent souvent dans des conditions difficiles, avec un manque de lumière naturelle, des espaces restreints et des risques bactériologiques. Ces conditions peuvent entraîner des blessures, voire des accidents mortels.
2. Gaz toxiques : Les égouts peuvent contenir des gaz toxiques tels que le sulfure d’hydrogène (H2s) appelé aussi « le tueur d’égoutiers », le méthane (CH4) gaz explosif, qui est mortel à des concentrations faibles. Les égoutiers doivent donc porter des équipements de protection appropriés pour éviter l’intoxication par ces gaz dangereux et également le manque d’oxygène. Dans le milieu du traitement de l’eau potable ils peuvent être confrontés à d’autres gaz tels que l’ozone, le chlore…
3. Maladies et infections : Les égoutiers sont exposés à un large éventail de bactéries, de virus et d’autres agents pathogènes contenus dans les eaux usées. Ils risquent également de contracter des maladies liées aux déchets et à la saleté présents dans les canalisations. Une maladie bactérienne connue est la Leptospirose qui est transmise par l’urine de rongeur comme les rats.
Le bon choix des équipements de protection a donc toute son importance.
4. Risques mécaniques : Le travail d’égoutier implique l’utilisation d’équipements lourds et puissants, tels que des outils et véhicules de nettoyage à haute pression. Les accidents liés à l’utilisation de ces équipements peuvent entraîner des blessures graves et parfois mortelles. Le levage de plaque d’égout qui peut entraîner des TMS et blessures graves.
Vous l’aurez compris, exercer ce métier comporte des risques dont il faut être conscient et c’est pour cela qu’il est conseillé d’être formé régulièrement aux mesures de sécurité recommandées. Malgré les mesures de sécurité adoptées, des accidents peuvent malheureusement arriver. Il n’est pas exagéré de dire que ces travailleurs risquent leur vie pour veiller au bon fonctionnement du cycle de l’eau et de notre environnement.
C’est aussi pour cela que nous écrivons cet article : rendre hommage à ces professionnels peu reconnus et pourtant indispensables qui œuvrent jours et nuits à la gestion d’une ressource précieuse « l’eau ». Leur contribution inestimable à la société mérite d’être reconnue et appréciée.